dimanche 5 février 2012

Retour progressif sur le mois de Janvier

 En rentrant à Osaka, après mon nouvel an Tokyoite, j'ai découvert dans ma chambre le kagami mochi, qui est un gateau de riz (mochi) posé sur une feuille de fougère et surmonté d'une petite orange. Ce petit édifice était déposé dans toute la maison pendant la période du nouvel an. Ça m'a rappelé à quel point les Japonais vivent le nouvel an comme une ambiance, faisant écho à notre noël. Les commerces sont tous décorés, ainsi que les maisons et les magasins diffusent la musique qu'on entend traditionnellement au nouvel an...que je ne pourrai pas décrire.


 Le mois de Janvier, à part la petite semaine d'examens, c'était avant tout mes premières vacances.
Le nouvel an donc que je vais rapidement expliquer, une petite visite à Nipponbashi et Yodobashi Camera (le quartier électronique d'Osaka) et quelques jours intensifs à Tokyo avec mon compatriote.
Tout cela suivra donc.

La première chose qui marque à propos du nouvel an c'est "Osechi", autrement dit la "cuisine du nouvel an".  Difficile à décrire avec des mots, même en y regardant de près. Un assemblage de couleurs, de formes, de choses différentes. "La cuisine japonaise est avant tout quelque chose qui se regarde".
Avant le osechi, c'est-à-dire le soir du 31, on mange les soba (nouilles) et quelques sushis (ça dépend des familles). Les sobas c'est la forme pure de l'opposé de la cuisine en France, c'est fin (très), c'est inodore, sans couleurs, fait à partir de quasiment rien et ça n'existe pas sans la sauce dans laquelle on les trempe avant de bruyamment (par politesse) les manger. Ces nouilles signifient, si j'ai bien compris, qu'on a plus de problèmes avec ses dettes.
Une fois l'eau qui a servie à la cuisson des soba recueillie, on peut s'en servir avec le saké pour boire du Nigori, un alcool vraiment spécial donc.




 Pas vraiment délicieuse, un peu étrange avant tout, la cuisine osechi se déguste le matin du 1er Janvier avec un verre de saké. J'étais aussi surpris de voir que mes amis se couchaient assez tôt, bien alcoolisés, sans même attendre minuit.
Le matin du premier donc après avoir dit à tout le monde "akemashite omedeto gozaimasu, kotoshi mo yoroshiku onegaishimasu" qui est l'équivalent de notre "bonne année", on boit donc ensemble le saké après avoir trinqué comme des rois.







   Traditionnellement, le soir du 31 tout le monde va au temple le plus proche mais ce n'était pas mon cas.
Le nouvel an japonais étant l'équivalent de noël, il se passe en famille, les enfants y reçoivent leur argent de poche annuel  et l'on dépose un encens pour les ancêtres de la maison le matin du 1er.


Bref, le nouvel an est une fois encore l'occasion pour les Japonais de renvoyer l'illusion d'homogénéité habituelle, il y a une belle "ambiance oshogatsu" (nouvel an) que tout le monde semble vivre de la même manière.
Autre preuve que les Japonais ont des rites ensemble, coordonnés même, comme les nombreuses fêtes shinto ou simplement traditionnelles.
Récemment, le 3 Février, c'était le Setsubun qui marque le début du printemps. On y mange des haricots (mame) et chasse les démons de la maison en souhaitant la bonne chance pour cette année en disant "oni wa soto, fuku wa uchi". Les Japonais ont aussi banalisé leurs rites puisque pour cet exemple les démons sont joués par les enfants sur lesquels on doit jeter les haricots et que c'est un prétexte pour manger des sushis.