samedi 24 décembre 2011

Réjouissance de Noël

Je ne vais pas souhaiter un joyeux noël sur ce blog (parce que ça craint). Je me contenterai donc de vous dire que les jeunes Japonaises n'ont pas du tout la même idée que moi du concept "vêtement d'hiver"... et que ça ne me dérange pas.
 Mon deuxième seuil fatidique approche, la nouvelle année, qui me propulse en 2012 et surtout vers de longues vacances qui ne feront qu'accélérer ce séjour. Comment imaginer une fin si proche ? Elle l'est sans l'être. Je préfère banaliser Noël pour me concentrer sur mon nouvel an de Tokyo qui risque d'être fantastique... ne serait-ce que pour les retrouvailles.

Enfin bon, joyeuses fêtes à tout ceux qui liront cette ligne !


mercredi 21 décembre 2011

La TV, Episode 1 : Variety

Un exemple simple des programmes de divertissements de la TV "variety" en japonais. J'ai oublié le nom du programme, mais le thème est hallucinant ; Une espèce de scientifique déguisé en colon du 19ème observe avec son assistante des daims qui doivent remplir des missions.

Dans celle-là, des mecs déguisés en daims doivent attraper des bananes hors d'atteinte et sans utiliser leurs mains... D'ailleurs dans tous les épisodes, ils ne doivent jamais utiliser leur mains... A ajouter aux petits cris qu'ils utilisent pour communiquer. Et quand ils meurent, leurs seins explosent...
Ya juste à regarder.


lundi 19 décembre 2011

S'offrir en offrant

Dans quels genre de moments les Français s'offrent-ils des cadeaux ? Noël ? St Valentin ? Anniversaire ?
Tout cela les Japonais le font bien sûr, mais il y a une autre sorte de cadeau. Première aspect, c'est une petite chose, quelque chose d'insignifiant à première vue (qui se mange en général), dont on disait autrefois en le donnant "tsumaranai koto" (= quelque chose d'ennuyeux, banal).
Ensuite, ce petit cadeau se fait généralement entre amis et sans occasion particulière.

En très résumé ce cadeau japonais, souvenir d'une visite de telle ville appréciée ou simplement un petit quelque chose que l'on veut faire découvrir. Ensuite, j'ai remarqué l'importance de l'emballage, avec des choses que l'on m'avait déjà expliqué avant, tout fait sens.
L'emballage du cadeau est presque plus important que le cadeau lui même. Originellement, celui qui reçoit le cadeau ne l'ouvre pas devant celui qui l'a offert, du coup on peut-être au moins sûr de faire plaisir, tout en cachant, avec du beau papier ou autre. Aujourd'hui, l'importance du "kawaii" (mignon) est telle qu'un cadeau doit aussi l'être, c'est donc un papier à petit motif, une petite corbeille ou tout ce qui peut être mignon pour les Japonais. La "valeur" du cadeau est finalement améliorée par un bel emballage (un peu comme en France).

De là à voir l'obsession du "service au cadeau", le pas à franchir est très amusant. Noël oblige, je me suis mis en quête de cadeaux à offrir à certains de mes hôtes. Premier essai, un "centre de cadeaux" au dernier étage d'un deepato (department store = équivalent de nos grands centres commerciaux). Quelques rayons, des dames en tablier nous font goûter les produits qui sont dans les boites. On se promène en scrutant les prix (qui varient de 30 à 130€) des seto (set) proposant soit du chocolat, des parfums, des bières, des produits cosmétiques, du vin, des spécialités de la région, du thé raffiné etc. Après avoir pris un ticket, on attends, puis on parle avec le conseiller cadeau qui s'apprête à expédier le cadeau à l'heureux destinataire ; C'est donc là que mon histoire s'arrête car j'ai dû expliquer que je voulais "juste" acheter un cadeau, l'emmener et partir avec. Du coup, on m'a fait doublé d'autres personnes, tout en s'excusant on m'a fait goûter des produits dans des boites que je pouvais acheter directement. J'ai choisis, la dernière étape avant de payer fut de choisir l'emballage : on m'en a proposé trois différents.

Comme tous les cadeaux, le cadeau au Japon "engage" la personne qui l'offre (à des degrés d'importance variables) d'une part en offrant un emballage soigneusement choisi, d'autre part en offrant quelque chose que l'on a également choisi de partager. Le cadeau, comme ailleurs, "engage" aussi le receveur à un jour le "rendre" sous une forme peut-être différente.
Autre exemple pour le soin à choisir l'emballage. Dans un autre depaato, je voulais acheter du papier cadeau pour emballer les merveilles de France que j'ai reçu la semaine dernière. Alors je demande du "papier pour cadeau", sûrement avec les mauvais mots car on ne me comprend pas tout de suite, puis on me conduit dans le rayon. Deux rouleaux de papiers différents mais une belle variété de petits sacs, de rubans, de scotchs colorés, de sacs en toiles à motifs, d'autocollants pour sceller les paquets et j'oublie d'autres choses encore.




En fait ce qui m'a vraiment marqué dans les cadeaux japonais, c'est bêtement l'importance qu'on leur accorde, le plaisir que les Japonais ont à recevoir les cadeaux (à relier à leur côté enfantillage) qu'ils "doivent" (ou devaient) se garder d'ouvrir faisant alors monter l'euphorie du cadeau, et donc "l'engagement" du donneur. D'ailleurs, après avoir dégusté le cadeau, si on leur dit "c'était super bon", ils répondent souvent "yokatta" (= tant mieux ou alors je suis soulagé, "ouf"). Et encore je n'ai vu que les cadeaux entre amis, j'imagine que cet engagement est encore plus visible lorsque l'employé offre un cadeau à son patron ou l'élève à son professeur.

Les Japonais, que l'on regarde souvent comme des travailleurs insensibles, méthodiques, fourmis qui s'organisent ou mieux excentriques du robot sont en fait d'une sensibilité particulièrement forte et déploient un éventail incroyable d'attentions lorsqu'il s'agit des cadeaux. D'où le petit jeu de mot, quand je vois un Japonais s'offrir en offrant.

La photo est un petit cadeau que m'a offert ma correspondante. Le matcha (une confiserie au thé vert, spécialité de Kyoto) est emballé dans un papier blanc, lui même emballé dans un papier vert, les deux contenus dans une petite corbeille, elle enroulée dans un petit mot, la corbeille placée au fond du sac blanc.


lundi 12 décembre 2011

Venu de France

J'ai reçu mon colis !
Au programme, chocolat, deux champagnes, deux bières, un peignoir, le journal "Ta gueule", du nougat et des pulls.
Un bon résumé de ce qui m'attends pour noël, des cadeaux et la nostalgie (apparemment) chronique des étudiants étrangers le soir de Santa-san (le père N.)

Enfin, j'avais quand même besoin des pulls et du peignoir. En fait, je ne sais pas vers quelle température on peut descendre sur le thermomètre dans ma chambre le soir et le matin, mais mon compatriote m'a dit que dans la sienne on atteint le climat tropical extraordinaire de 6°C. Vu ma tremblote, j'imagine que la mienne ne doit pas être très différente, ça me rappelle les grands moments d'économie de la colocation.
Fallait savoir que les maisons japonaises sont très mal isolées et que l'énergie étant beaucoup trop chère, il n'existe que peu de chauffage central et surtout quelques accessoires du type petit radiateur et couverture chauffante... Loin d'être suffisant.

Ce climat hivernal, qui me pique les doigts au moment où j'écris, trouvera donc une petite entrave dans toutes ces nouvelles affaires. Je suis maintenant ici depuis 3 mois, et les vacances approchant le tout ne va faire que de s'accélérer. Dommage Japon, je t'aimais bien ! Et oui comment ne pas penser au retour, et surtout à l'énigme principale : comment vais-je tout faire rentrer dans la valise ? Mon compatriote et moi sommes déjà en train de nous extasier à l'idée des vacances et vers quelle partie encore inexplorée du Japon nous allons nous aventurer.
Des questions lointaines qui se rapprochent ? C'est peut-être moi qui m'écarte d'un quotidien froid et fait d'une routine grammaticalement japonaise.


Que personne ne se méprenne. J'étais encore en train de rêver à ma  condition actuelle en mangeant des sushis, assis sur un  banc en contemplant Kobe et ses montagnes sur le toit d'un immeuble. A ce moment, un vieux est venu me parler, j'ai pas tout compris mais j'ai quand même réussi à échanger un peu, drôle de sensation. Il a conclu par un fameux "Gambatte kudasai" (fais de ton mieux, en gros), une expression utilisée quotidiennement par les Japonais et qui pour le coup convenait parfaitement à cette période de pré-nostalgie et de doutes sur mon Japonais, qui bien sûr pas encore à la hauteur de mes ambitions. Une apparition salutaire improbable, moi qui ait toujours tendance à voir les Japonais comme plutôt réfractaire au contact, ils sont capables de se doter de la gentillesse la plus désintéressée en très peu de temps... Fascinant et tellement agréable.

Ce petit goût de France que je vais distribuer par petits bouts aux Japonais, j'en avais bien  besoin.
Voilà, pour résumer, on a entamé le mois de Décembre !

dimanche 11 décembre 2011

Sécuritaire ou sécurisant ?

L'obsession de l'insécurité dans ce pays est grande. Notamment par l'omniprésence des "gardes" de sécurité (vieux et à l'air inoffensif), les caméras, les anti-vols et surtout les discours parfaitement naturels sur le nombre de voleurs à la tire, les Chinois qui volent les boutiques, le vol de vélo etc.

La plupart du temps, fantasmes sécuritaires, amenant donc à la création d'un environnement ultra-sécurisant (dont je n'aurai pas fini de mettre des affiche sur le blog) lui même reflétant la peur de l'insécurité.
Bon, toute cette mécanisme complexe de fantasmes, de pratiques, de peurs, de normes pour aboutir à un environnement ultra-sécurisé mais peuplé de Japonais qui ont souvent "peurs". Mais ont-ils le sentiment de vivre dans l'insécurité ? (ce qui serait vraiment le comble). Je le saurai peut-être plus tard....

En attendant, voilà un exemple de ce que j'appelle l'ultra-sécurité : le range-parapluie avec numéro et clé.



mardi 6 décembre 2011

Kyoto, les flammes d'automne

Voici donc les photos du 24 novembre, journée mémorable où je me suis baladé en kimono avec nos amis japonais. Ma plus belle journée depuis que je suis arrivé ici et donc elle ne sera pas facile à résumer dans un petit article. Je ne peux ni décrire la sensation unique qui m'a soutenue toute la journée, ni bêtement le programme (ce serait dommage).

Drôle de sensation de porter La tenue qui fait penser au Japon, déjà c'est franchement beau. Ensuite, c'est un peu lourd, et assorti au Geta (sandales) ça devient hazukashii (embarrassant, un peu honteux) comme l'on dit eux même nos amis qui faisaient, comme nous, leur baptême. Pour autant, la plupart des Japonais qui vous croisent avec un kimono, bon tout le monde vous regardent évidemment, trouvent ça sympa et l'accueille vraiment bien. On les sent entre fiers et envieux, puisque le kimono n'est maintenant porté que pour des occasions très spéciales. Moi qui m'attendais à des regards un peu moqueurs... et de toute façon au bout de quelques heures plus rien ne vous atteint tellement l'expérience est prenante.

Nous avons été traités comme des princes avec un plan qui nous a permis de voir quelques uns des plus beau sites de la ville, le tout en mangeant dans un restaurant ambiancé traditionnel (plutôt même simplement traditionnel).

Les Japonais sont de grands contemplateurs de leur environnement. En automne, ce sont les momiji (ces arbres qui deviennent rouges) qu'il faut venir voir à Kyoto. De réputation impressionnante, les momiji méritent bien tant d'attention puisqu'ils ont transformé la ville que j'étais venu découvrir il y a trois ans.
La nuit étant bien sûr le moment le plus impressionnant, avec des éclairages bien choisis, les momijis explosent et donnent une étrange impression de ville qui brûle.
Le kyomizudera (temple suspendu) brillant dans cette forêt de flammes était un souvenir qui restera longtemps gravé dans ma mémoire.

Kyoto en automne c'est une ville prise dans les flammes, qui renaît de ses cendres chaque année, peut-être depuis toujours comme le célèbre jardin zen qu'elle accueille. Impression d'éternité dans une ville dont je me rappelle qu'elle a failli être la cible du largage de la Bombe...


lundi 5 décembre 2011

Sex-Train

Je me rappelle le scandale de la piscine avec horaires réservées aux femmes. On ne sait d'ailleurs pas si cela était vérifié ou non, mais on se rappelle les ébats de ceux qui se disaient "laïques" et qui combattaient une "avancée de l'islam radical en France".

En fait au Japon il existe des wagons de train réservés aux femmes (un wagon par train mais pas toutes les compagnies et pas toutes les lignes). Pourquoi ? Pour éviter les "chikan", ou "attouchements" en Français.
Phénomène apparemment répandu, le fait qu'un homme touche une femme, profitant donc d'un train bondé, le chikan est sévèrement puni par la loi. La femme touchée doit lever la main et crier "chikan", comme nous l'ont expliqué le staff des relations internationales de la fac au début de l'année.

Un impératif d'efficacité ou alors une bizarrerie japonaise a donc produit ces wagons, qui, peut-être provoqueraient de drôles de discussions en France.
Quoi qu'il en soit, il m'est arrivé plusieurs fois de voir des hommes voyager tranquillement dans ce type de wagon... Peut-être ceux-ci sont-ils victimes des "chijo" (équivalent féminin du chikan) ?

jeudi 1 décembre 2011

Le mot magique

Magique parce qu'incanté seulement dans certaines circonstances. La rencontre avec l'étranger, malgré les apparences, n'est jamais un moment anodin pour un Japonais.
Si vous lui rendez un petit service, que vous ramassez quelque chose qu'il a fait tombé ou n'importe quoi, il vous dira "sanke you" (thank you).
"Thank you" c'est le mot magique, même quand on tente de les aborder en Japonais, dans beaucoup de situations et avec beaucoup de personnes différentes, dès qu'elles verront à qui elles ont à faire : "sanke you".