jeudi 27 octobre 2011

Coïncidences étrangères

Aujourd'hui me voilà devenu, officiellement, un résident étranger sur le sol japonais. Une belle carte d'immigré avec ma pire photo, une vérification rapide des chiffres, un remerciement et c'est bouclé par les fonctionnaires. D'ailleurs, la mairie qui ressemblait au hall des improbables avec ses fauteuils pour regarder la télé, qui elle diffuse les chaînes animalières, ses campagnes de prévention pour une meilleure hygiène, son assurance vie devant laquelle une troupe de personnes âgés (très âgés, selon nos critères) attendent tranquillement et j'en passe. Toujours en activité, débordée au point d'exploser mais sereine, austère, fonctionnelle, délabrée, bref un hôpital.

Mais avant de recevoir ce privilège j'ai dû passer sur le corps d'un membre des forces de l'ordre. Je me dirige en vélo vers la mairie, et d'un coup un policier (armé, ça m'a surpris d'ailleurs) me demande gentiment de m'arrêter.
Il me demande si en japonais c'est bon, je fais comme si...
Je pensais que ma chemise violette n'était pas à son goût ou alors j'ai peut-être malencontreusement traversé hors des clous... je reste calme. Et là, apogée de l'ambiance policière, il m'interroge sur le vélo. Il appelle ses collègues et relève le numéro sur le vélo. Je lui explique qu'il appartient à ma famille d'accueil. Il reste très gentil et souriant, malgré le fait qu'il m'arrête sûrement parce qu'il suppose que je l'ai arraché des bras d'une mamie sans défense.
Je lui montre ma carte temporaire, il note que je suis étudiant étranger, et me laisse partir en me disant de « faire attention » (gentiment encore une fois).

Je repars, surpris par le paradoxe du policier méfiant (après tout il m'arrête) mais patient, inquisiteur (il appelle ses collègues et regarde mon vélo pendant 3min) mais extrêmement aimable.
Je rigole en me rappelant qu'il n'arrêtait pas de s'excuser...

Où est passée la fièvre ?