lundi 12 décembre 2011

Venu de France

J'ai reçu mon colis !
Au programme, chocolat, deux champagnes, deux bières, un peignoir, le journal "Ta gueule", du nougat et des pulls.
Un bon résumé de ce qui m'attends pour noël, des cadeaux et la nostalgie (apparemment) chronique des étudiants étrangers le soir de Santa-san (le père N.)

Enfin, j'avais quand même besoin des pulls et du peignoir. En fait, je ne sais pas vers quelle température on peut descendre sur le thermomètre dans ma chambre le soir et le matin, mais mon compatriote m'a dit que dans la sienne on atteint le climat tropical extraordinaire de 6°C. Vu ma tremblote, j'imagine que la mienne ne doit pas être très différente, ça me rappelle les grands moments d'économie de la colocation.
Fallait savoir que les maisons japonaises sont très mal isolées et que l'énergie étant beaucoup trop chère, il n'existe que peu de chauffage central et surtout quelques accessoires du type petit radiateur et couverture chauffante... Loin d'être suffisant.

Ce climat hivernal, qui me pique les doigts au moment où j'écris, trouvera donc une petite entrave dans toutes ces nouvelles affaires. Je suis maintenant ici depuis 3 mois, et les vacances approchant le tout ne va faire que de s'accélérer. Dommage Japon, je t'aimais bien ! Et oui comment ne pas penser au retour, et surtout à l'énigme principale : comment vais-je tout faire rentrer dans la valise ? Mon compatriote et moi sommes déjà en train de nous extasier à l'idée des vacances et vers quelle partie encore inexplorée du Japon nous allons nous aventurer.
Des questions lointaines qui se rapprochent ? C'est peut-être moi qui m'écarte d'un quotidien froid et fait d'une routine grammaticalement japonaise.


Que personne ne se méprenne. J'étais encore en train de rêver à ma  condition actuelle en mangeant des sushis, assis sur un  banc en contemplant Kobe et ses montagnes sur le toit d'un immeuble. A ce moment, un vieux est venu me parler, j'ai pas tout compris mais j'ai quand même réussi à échanger un peu, drôle de sensation. Il a conclu par un fameux "Gambatte kudasai" (fais de ton mieux, en gros), une expression utilisée quotidiennement par les Japonais et qui pour le coup convenait parfaitement à cette période de pré-nostalgie et de doutes sur mon Japonais, qui bien sûr pas encore à la hauteur de mes ambitions. Une apparition salutaire improbable, moi qui ait toujours tendance à voir les Japonais comme plutôt réfractaire au contact, ils sont capables de se doter de la gentillesse la plus désintéressée en très peu de temps... Fascinant et tellement agréable.

Ce petit goût de France que je vais distribuer par petits bouts aux Japonais, j'en avais bien  besoin.
Voilà, pour résumer, on a entamé le mois de Décembre !